Distortion
Distortion est le nom d’un festival de musique électronique annuel qui a lieu en juin dans les rues de Copenhague, où j’habitais alors. Avec plus de 100 000 personnes dans les rues, l’événement est un chaos organisé qui envahit la ville, quartier par quartier, chaque jour pendant une semaine. Des DJs du monde entier viennent mixer dans les rues noires de monde la journée, et le soir dans des entrepôts, éclairés de shows lasers aveuglants. La musique est omniprésente et remplit la ville. Les Danois attendent l’été avec impatience, ils ont soif de soleil et de lumière et font la fête du matin au matin. Les images sont prises dans la foule, dans une ambiance assourdissante, je me suis frayé un chemin dépouillé dans les interstices.
Dans l’énergie très forte de découverte de Copenhague, je me suis confronté à l’excitation, la peur, la vibration de la nouveauté pour faire face à ma propre mutation. L’ambiance apocalyptique du festival promettait la fin d’un monde et le début du mien. J’étais mêlé à une foule avide et en transe. Les participants lâchaient prise et moi aussi : à ce moment précis où ma vie allait encore changer, je me suis jeté dans ce gouffre.
Les 13 images fixes qui composent l’oeuvre sont autant d’éclairages dont l’animation rend perceptibles les micro mouvements qui nous mènent tous inexorablement vers la fin de la fête. Chacun y fait son propre voyage, comme j’ai fait le mien.